Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/199

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ces trois ou quatre petites lignes ne contenant qu’une demeure et qu’un nom, il y avait cependant de quoi faire méditer assez profondément une tête de jeune homme ; car c’était le nom, c’était la demeure d’une belle, jeune, riche et noble dame. La marquise de Fermont.

Quelques mots sur elle et sur sa famille.

La comtesse de Kersanec, sa mère, était un de ces êtres qui, venus de nos jours, sont de véritables anachronismes vivans, une de ces âmes retardataires, façonnées pour le quatorzième ou quinzième siècles. En arrivant à point, la comtesse eût été parfaite pour remplir le rôle d’une fière suzeraine du moyen-âge. Vanité de rang, orgueil de fortune, hautaine raideur de caractère, ténacité d’opinions, soumission passive et méticuleuse aux lois des préjugés, haine déclarée contre toute innovation sociale, exigence sévère des droits acquis, fanatisme, intolérance en fait de religion, d’honneur, oubli du bien, souvenir du mal, rien n’eût manqué ; l’esprit de