Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/200

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la féodalité s’était incarné dans cette femme ; mais le malheur, c’est qu’elle était venue trop tard.

Semblable à ces corps célestes qui n’étant pas lumineux par eux-mêmes, brillent cependant par l’effet de la réflexion, de la clarté de leur soleil, dont les rayons passant à travers ces astres transparens, jettent leur doux éclat dans les cieux et scintillent pures et divines étincelles comme autant de diamans sur le front de la nuit. Tel le comte de Kersanec, vrai miroir des sentimens et des opinions de sa femme, ne savait être que le reflet, l’écho de ce qu’elle ressentait et pensait. L’altier esprit de la femme pétrifiait à son gré le faible et timide esprit du mari qui remplissait avec la plus servile exactitude la tâche d’émotion qu’il plaisait à la comtesse de lui donner à remplir. Nous nous dispenserons de définir son caractère ; ce serait une description tout aussi superflue et ridicule, vu son inutilité, que celle qu’on ferait du reflet d’une personne dans une glace après en