Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/202

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en s’appuyant d’une certitude, la comtesse, confondant le désir avec la réalité, se persuada qu’elle portait dans son sein un vicomte de Kersanec, et dans ses rêves d’orgueil maternel, bâtissant l’avenir de ce noble enfant, elle le voyait, déjà marchant à grand pas dans le chemin de la fortune et des honneurs, obtenant, pour récompense de ses glorieux services, de ses dignes travaux militaires le grade de maréchal de France, et qui sait, peut-être ressusciterait-on en sa faveur la charge de grand connétable… Mais force lui fut d’ajourner ses brillans songes ; car le garçon fut une fille ; le futur connétable, une demoiselle de Kersanec.

La pauvre petite eût couru grand risque de n’avoir pour lot d’affection qu’une portion de haine, si la comtesse n’eût conservé l’espérance d’obtenir plus tard, ce don d’un fils qui lui était refusé. L’amitié qu’elle eut pour Ambroisine, tint d’abord de la résignation et puis ensuite… Il faut expliquer cela.