Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/207

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deuil et puis, acclimatée de nouveau sur le sol natal, elle ne songea plus à le quitter. À Paris, quelque grâce, quelque beauté qu’elle eût, elle ne pouvait au milieu de la foule fashionable, se dessiner en ligne aussi saillante qu’elle le faisait au sein d’une société de province et dans une ville où sa fortune et son nom la plaçaient au premier rang. Sa maison, ouverte à des visiteurs nombreux, mais choisis, devint le temple du bon goût. La secte initiée par l’aimable divinité aux gracieux mystères de son culte, était ce qui composait l’élite de la société de Rennes et des châteaux environnans. Madame de Fermont, plus sage en cela que sa mère, ne pensant pas qu’il fallait faire preuve de ses quartiers de noblesse pour être admissible dans le monde, donnait l’entrée de ses salons à tous ceux qui, par leur esprit, leurs grâces ou leurs talens, pouvaient embellir ou animer ses réunions.

La marquise faisait marcher de front, chez elle, la causerie, la musique et la