Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/208

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danse. Mais le jeu était consigné et n’entrait pas. Madame Ferment éprouvait à la vue d’un tapis vert une sorte d’horreur qu’elle ne pouvait dominer. Un de ses oncles, ayant autrefois perdu sa fortune au jeu, s’était tué de désespoir. Le souvenir de cette mort se cramponnait à sa pensée comme des ongles aigus ; chaque fois qu’elle apercevait une table de jeu, il lui semblait que toute personne ayant des cartes à la main et de l’or sous les yeux, courait la chance d’être à la veille d’un crime ou d’un suicide. Les joueurs étaient donc bannis de chez elle, et ainsi le plaisir, en y entrant, ne traînait pas du moins l’intérêt a sa suite.

Ce fut dans son château, peu distant de la ville, que la marquise reçut la première visite de Roger, que lui adressait une dame de ses amies qui demeurait à Nantes. Cette dame le lui recommandait comme un homme charmant, précieux pour le grand monde, et dont une maîtresse de maison devait se trouver ravie de faire les honneurs à la so-