Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/220

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Oh ! qu’entre deux êtres pareils d’âme, un tel silence gardé quand les paroles extérieures sont permises est une voix éloquente ! Intime langage parlé de cœur à cœur, combien n’as-tu pas d’igénieuses expressions, de doux idiotismes, que les lèvres ne peuvent traduire ! heureux qui te parle, ineffable et mystérieux langage !

C’était le soir ; la clarté de la lampe, dirigée horizontalement, laissait le plafond et la moitié de la hauteur des murs dans une douteuse obscurité ; mais le côté de la cheminée était doublement éclairé et par la lampe et par un feu large et brillant. La bûche à demi consumée qui soutenait les autres, s’étant rompue, un tison enflammé roula fumeux et pétillant, et se heurta avec contre la digue de cuivre qui l’arrêta au premier bond de sa course ardente ; mais, s’étant brisé dans le choc, plusieurs éclats s’élancèrent impétueusement et retombèrent sur le tapis. Ambroisine, effrayée, se leva en poussant un cri, et Roger se saisissant des pincettes, se hâta de