Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/221

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renvoyer vers le fond de l’âtre ces étincelans débris.

— Peureuse, dit-il en se retournant vers la marquise pâle et tremblante. Mais aucune étincelle ne vous a touchée, mon ange ?

— Non, je ne crois pas, répondit-elle avec insouciance et presque avec tristesse. J’ai eu peur, je l’avoue, mais non de quelque accident causé par la chute de ce feu. Nous ici, aucun danger n’était à craindre.

— Et qu’avez-vous craint, mon Ambroisine ?

— Je ne sais ; mais il m’est venu au cœur un mouvement spontané d’effroi, qui me l’a rétréci, glacé comme l’étreinte d’un douloureux pressentiment. C’est qu’aussi, il faut si peu de chose pour faire retomber de la vie idéale dans l’existence positive !

— Et la réalité parait bien aride et bien sombre à mon Ambroisine ?

— Oh ! ne dites pas cela, mon ami ; ma vie est brillante et parfumée, car vous la colorez de bonheur et l’embaumez d’amour !

Puis un touchant, un long sourire à l’in-