Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/227

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mettre obstacle à notre mariage, ce sera vous qui ne voudrez plus de moi, et non pas moi qui refuserai d’être à vous. Oh non ! ma destinée vous est soumise. Premier venu dans mon cœur, vous y posez un sceau que rien ne pourra briser. Nul avant, nul après… Toi seul, ô mon souverain maître ! et toute mon âme à toi ; oui, toute ! car je t’aime d’estime, d’amitié, d’amour… Et toi ! m’aimes-tu, despote adoré ?

— Oh ! oui ! oui !

— Il la serra contre son sein.

— Il est tard, reprit-elle ! Voyez, onze heures déjà. Que le temps est agile. À demain, mon bien-aimé, à demain. Quoi ! vous restez encore ! partez donc, importun.

Il sortit. Ambroisine resta long-temps, après son départ, à rêver d’amour éternel, de bonheur sans mélange, à s’applaudir de son choix Hélas ! bientôt pourtant tu dois t’évanouir, brillant mirage d’amour !