Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/232

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mandez au dieu des amans comme au dieu des héros, d’affermir dans votre âme le courage et l’amour. Jurez d’être ami fidèle et guerrier valeureux. Vous engagez-vous, par serment, à ne servir que votre dame, à n’aimer qu’elle ?

— Oui, je jure de n’adorer jamais que la noble et belle Ambroisine ! de n’avoir pas une pensée qui ne lui appartienne, de lui consacrer ma gloire, si j’en puis acquérir ; d’obéir à ses ordres, de me soumettre en aveugle à la moindre de ses volontés, de sacrifier tout pour elle, ma vie même, s’il lui plaît d’en vouloir l’abandon…

— Ce dernier serment est de trop. Après ?

— Je jure de n’entreprendre rien d’important qui n’ait obtenu son aveu ou ne mérite de l’obtenir. Je promets de l’invoquer comme mon ange tulélaire, ma divinité secourable. Et dès ce moment, je prends pour ma devise d’amant et de guerrier : Jusqu’à la mort ! Ambroisine et l’honneur.

Alors la marquise prit d’un air grave