Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/231

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mettre en fuite une armée rangée en bataille ?

— Non, pas encore. J’en étais à l’endroit où l’inimitable amant de l’incomparable Dulcinée du Toboso, après avoir fait la veille des armes dans la cour d’une hôtellerie, se fait conférer, par l’aubergiste, l’ordre de chevalerie. Vous êtes arrivé au moment où le héros à genoux reçoit sur l’épaule l’indispensable coup de plat d’épée. En lisant ce passage, il m’est venu la fantaisie de vous conférer aussi, moi, cet ordre que peut-être vous ne voudriez pas recevoir.

— Loin de le refuser, je solliciterai même de votre courtoisie de me l’accorder dans le moindre délai possible, et surtout de ne pas oublier le baiser d’usage nécessaire à la validité de cette auguste cérémonie.

— Eh bien ! voyons, je vous dispense de la veille des armes. Voici justement votre épée, c’est ce qu’il nous faut. À genoux donc, les mains jointes, le front incliné… bien. Maintenant, recueillez-vous en silence, de-