Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/251

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le rang où il est parvenu, la place qu’il occupe ; cet homme à qui elle ferait présent de sa vie, s’il la lui demandait, lui donne lâchement une indigne rivale. Le baron de la veille sacrifie à la vaniteuse coquetterie d’une grisette l’amour si tendre, si exclusif d’une noble marquise. Il rit avec la petite fille de la folle crédulité de la grande dame ; il la foule aux pieds, la couvre d’opprobre, la froisse sous son mépris et rit de la perdre !

Et la malheureuse, en apprenant tout cela, n’a pas senti sa vie brisée par cette atroce secousse morale. Ses yeux sont secs, sa voix est tranquille ; elle écoute, elle parle… Oui, mais son cœur ! Oh ! supplices de l’enfer, vous ne devez pas être plus terribles aux damnés que cette souffrance ne le fut à son âme ! Pitié pour elle !

Encore, si l’amour expirait quand le mépris arrive, si la haine pouvait obéir en venant au cœur lorsqu’il l’appelle à son secours ; si ce mot imposteur, cette parole de dépit,