Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la marquise qu’elle avait un orage dans le cœur, et que c’était lui qu’allait chercher la foudre, aida lui-même à l’explosion, sachant trop le danger d’un dépit concentré pour le laisser fermenter davantage. Elle parla.

Il y aurait eu maladresse extrême, faute impardonnable à sa présence d’esprit de se retrancher derrière une dénégation complète. Il avoua une partie des torts reprochés, et, dans cette faible portion de vérité, trouva un solide appui pour étayer son mensonge. Il fit le confus, le repentant, le désespéré ; il pleura. Rien de plus fort de persuasion aux yeux d’une femme que des larmes dans ceux d’un homme. La puissance des pleurs d’un amant l’emporte à un point extraordinaire sur le pouvoir de ceux d’une maîtresse. C’est en apparence une irrécusable preuve de désespoir, d’innocence ou de repentir ; et les larmes que versa Roger, répandues avec toute l’habileté, la ruse, la politique de son machiavélisme amoureux,