Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/255

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retard, causé par le devoir filial, n’alarmait plus l’impatient capitaine. La chaîne d’Ambroisine était rivée, il n’appartenait qu’à la volonté du despote de briser les fers de l’esclave. Certain de son pouvoir sur l’esprit de madame de Fermont, Roger lui écrivit un jour le billet que voici :

« Ma belle Ambroisine,

« Je suis un malheureux ; hier j’ai eu la faiblesse de me laisser entraîner au jeu, j’ai joué, j’ai perdu, et je dois au vicomte d’Esty quatre mille francs sur ma parole. Ce serait en vain que j’espérerais pouvoir, à moi seul, satisfaire à cette dette d’honneur ; je me vois forcé de m’adresser à qui m’aime. J’ai plusieurs amis qui, sans doute, se feraient un véritable plaisir de m’obliger, mais je croirais faire outrage à la tendre affection que vous avez pour moi, si je m’adressais à un autre qu’à ma toute bonne et bien-aimée Ambroisine. C’est donc