Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/256

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vous, mon ange, dont je viens prier l’obligeance de venir au secours de la folie de celui qui idolâtre et qui ne peut jamais assez adorer l’unique amie de

« Roger, baron de Saint-Aire. »

« Si vous êtes assez bonne pour me prêter cette somme, j’espère pouvoir vous la rendre bientôt ; la fortune est capricieuse : hier elle m’a été sévère, j’ai tout lieu d’espérer qu’elle me sera douce demain. Je ne lui demande qu’un sourire, et je l’abandonne après, la coquette. »

Roger était donc un joueur de profession, il le fallait, pour avoir risqué de perdre autant qu’il avait perdu. C’était un joueur. Vous souvenez-vous de l’horreur qu’éprouvait la marquise à la vue d’une table de jeu ? Quel coup terrible pour elle, que la lecture d’un semblable billet !

Elle le reçut dans un moment où son esprit était agité d’un de ces accès de défiance contre l’avenir, qui enfièvre même