Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/27

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pensée qu’elle en mourrait ne l’abandonnait-elle pas, et toujours inquiète sur mon sort et pleine de confiance en madame Récamier, elle me pria un jour de lui écrire sous sa dictée (c’étaient des vers qu’elle lui adressait) pour me recommander à son cœur, et me pria de les lui porter… Madame Récamier fut on ne peut plus touchée du legs que maman lui faisait de sa pauvre enfant… Oui, me dit-elle, je vous servirai de mère si Dieu vous enlève la vôtre, mais j’espère qu’il vous la conservera… Dieu l’a entendue ;… il a exaucé ma prière, et jamais, je vous assure, il ne lui en fut adressé de plus fervente… Je ne crois pas que j’eusse survécu à maman, car chaque fois que je pensais qu’elle pouvait mourir, il me semblait sentir mon cœur se briser… Eh bien ! monsieur, que dites-vous maintenant des angoisses que j’ai éprouvées ?…

— Je dis, mademoiselle, qu’elles ont été horribles, mais qu’elles ont dû tourner