Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/29

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le talent d’écrire un roman, que l’émotion que m’a fait éprouver la crainte de perdre maman me fournirait à elle seule un chapitre, et celui-là, mon esprit (s’il est vrai que j’en aie) ne s’en mêlerait pas, je vous l’assure, il l’abandonnerait tout entier à la discrétion de mon cœur ; car c’est mon cœur qui a souffert et ce serait lui qui redirait sa souffrance… En substituant des personnages de romans à des personnages historiques, tout pourrait s’arranger… Une jeune fille mourant de la poitrine au moment de s’unir à l’homme qu’elle aime… Le désespoir de l’amant, etc., etc… Mais un chapitre ne suffit pas, vous le savez ; et puis il est, selon moi, trois conditions indispensables pour un roman : la première, d’avoir le talent de l’écrire ; la seconde, d’avoir un éditeur pour le publier ; la troisième, d’avoir des lecteurs pour le lire… N’ayant aucune des conditions voulues, je ferai bien, je crois, de m’en tenir au conte que vous me demandez, puis-