Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/291

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coucher avec des fleurs auprès de soi ! Pauvre marquise de Ferment ! mourir ainsi quand la vie lui était si belle ! Noble, riche, jeune, aimée, quelle proie pour la tombe ! Et des pleurs d’amitié seront peut-être répandues sur moi, mais pas une larme d’amour ne coulera pour me pleurer. Car si vos yeux sont humides, ils ne seront mouillés que de pleurs d’étiquette, tribut exigé par la bienséance. Car on sait que vous deviez m’épouser ; et, pour le monde et pour vous, vous serez obligé de regretter la perte de votre fiancée.

« Maintenant, Roger, la vérité m’est permise. Lorsque je voulus vous reprendre mon serment, quand je vous écrivis ce billet, la cause de ma mort, celui que je vous adressai en vous envoyant les quatre mille francs que vous me demandiez, j’eus besoin, pour vous l’écrire, d’appeler à moi le peu de raison qui me restait encore. Il me fallut bien du courage pour oser vous regarder sans prisme, pour vous voir