Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/300

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Il se rendit, ou plutôt courut sur-le-champ à l’hôtel de Fermont. La justice l’y avait déjà précédé. Des hommes de loi faisaient poser les scellés, tandis que les médecins, appelés vainement à son secours, après avoir constaté le genre de mort de la marquise, abandonnaient son corps aux derniers soins de la religion.

Roger passa au travers de la foule qui encombrait l’hôtel, entra dans la chambre où l’on avait déjà allumé le cierge funéraire, dont la flamme lugubre vacillait au gré du vent, que la croisée ouverte laissait passer pour décharger l’air des parfums homicides qui s’étaient exhalés du calice des fleurs qu’on avait portées dans la cour.

Le baron s’approcha du lit où reposait le cadavre qui attendait un cercueil, découvrit le visage de la morte, s’inclina, et ses lèvres brûlantes cueillirent un funèbre baiser sur la bouche glacée d’Ambroisine. Il lui prit ensuite la main droite, en ôta un simple anneau d’or, qu’il passa à l’un de ses doigts…