Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/311

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proposer de la tuer. En me la donnant, vous la mariez à moi plutôt qu’à un autre, qui ne serait peut-être pas un gendre préférable à celui que je vous offre ; voilà tout.

— Voilà tout ! Vous êtes bien aveugle ou bien familiarisé avec de pareilles circonstances, si vous ne faites pas attention à ce qui reste !

— Mais, madame, réfléchissez aux chances de l’avenir de votre fille. Si vous la mariez, vous ne lui ferez faire probablement qu’un mariage de convenance ; vous lui imposerez un époux aimé ou non, peu importe, vous ne vous en inquiéterez pas beaucoup, du moins je le crois ; car votre cœur ne s’est pas souvent souvenu d’elle.

— Ah ! monsieur ! vous me faites un reproche bien douloureux, bien terrible à supporter. Oui, vous avez raison, je n’ai que trop oublié que j’avais deux enfans ! J’aurais dû me le rappeler ; mon cœur aurait dû faire deux parts égales de ses affections, je serais moins malheureuse aujourd’hui ! Mais si je