Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/312

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suis coupable de n’avoir pas donné à ma fille l’amitié que lui devait sa mère, j’en suis punie bien cruellement. C’est trop, pour la peine que je mérite, de l’odieuse proposition que je viens d’entendre.

— En quoi odieuse, madame ?

— Vous ne le savez pas, monsieur ?

— Ce que je sais, madame, c’est que vous exagérez beaucoup trop l’étrangeté de la situation où nous nous trouvons tous les deux placés en ce moment. Si vous pouviez laisser un peu de sang-froid succéder à la passion qui vous domine, vous verriez que l’horreur que vous inspire ma demande de la main de votre fille ne repose que sur une base fragile, qu’un instant de réflexion peut détruire.

— En effet, continua la comtesse avec le même accent d’ironie, j’ai eu tort de me croire offensée ; je reviens de mon erreur, et je prie monsieur le baron d’être persuadé de toute ma reconnaissance pour l’honneur