Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/34

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boudeuse (elle voulait parler de la fortune) cesse de nous faire la grimace ; mettons bien tous nos soins à ménager ses bonnes grâces, elle nous a tenu rigueur si long-temps.

Il serait difficile de se faire l’idée du courage avec lequel Élisa travaillait à son conte ; elle était bien aise, par son empressement, de prouver sa reconnaissance au monsieur qui venait, dans un instant, de changer son sort et qui lui témoignait tant d’intérêt ; elle écrivait avec tant de vitesse, qu’il semblait que les pensées se pressaient de venir se faire inscrire… Le monsieur venait régulièrement plusieurs fois par jour chercher ce qu’Élisa avait de fait ; il emportait les pages à mesure qu’elle les écrivait pour les donner, disait-il, aux imprimeurs. Enfin, il lui dit qu’on ne pouvait plus lui laisser qu’une heure pour achever son conte, parce que les ouvriers attendaient le dénoûment pour clore le journal qui devait paraître le lendemain, et que sa petite nouvelle était déjà imprimée. Il vint à l’heure dite chercher le dénoû-