Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/356

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pressés que vous avez bien voulu me prodiguer.

Arthur la salua, et descendit.

Il s’était écoulé près de trois heures depuis sa sortie de la maison du conseiller ; mais l’idée de l’audience qu’il attendait s’était entièrement effacée de son esprit. Pressé de se trouver seul pour examiner tout à loisir l’état de sa pensée, Dérigny courant plutôt qu’il ne marche, heurtant au passage tout ce qui se trouve sur le même pavé que lui, risquant de se faire écraser par chaque voiture qu’il rencontre, allant en aveugle, en hébété, arrive chez lui, ferme sa porte, se jette dans un fauteuil, et là respire à l’aise.

C’est alors seulement qu’il s’aperçoit qu’il tient encore le livre que lisait la baronne. Il tressaille, et ce cri lui échappe…

— « Ah ! je pourrai la revoir !

En effet, il est tout simple qu’il reporte ce livre qu’il a oublié de rendre. Mais ce n’est qu’à elle, à elle seule qu’il le remettra ; d’après ce qu’il a fait, on ne peut refuser de le