Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/358

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Cela devait être ! N’allez-vous pas un peu vite ? Vous n’avez pas dit que ce fût une de ces femmes que l’on ne peut voir sans s’écrier involontairement : La belle créature ! Et dans une inconnue qui se promène en lisant, qui se trouve mal, que l’on secourt par l’impulsion d’un mouvement de pitié, que l’on reconduit chez elle, toujours par l’effet de cette même impulsion, il n’y a pas…

Vous avez raison, pour la presque totalité des hommes, c’est un événement de passage, une des mille insignifiantes aventures jetées éparses sur le fond de la vie par la main du hasard, et qui sont pour ainsi dire le semis de la destinée. Mais, pour Arthur, ce n’était plus cela ; ce n’était pas le hasard, mais le sort qui lui avait amené cet événement incisif, qui déjà creusait sa pensée pour s’y mettre d’aplomb ; et pourtant, comme vous l’avez dit, jamais la vue de la baronne n’avait arraché cette exclamation : Qu’elle est belle, ou qu’elle est jolie ! Mais qu’importent aux yeux d’Arthur la forme et la couleur du