Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/364

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baronne à lui promettre de renouveler sa visite. Il ne présumait pas qu’il dût être aisé d’en venir là dans un moment. Aussi combien avait-il été difficile sur le choix des moyens qu’il imaginait ! que de précautions à prendre, que d’adresse à déployer, que de détours pour louvoyer autant que possible, et quel empire à prendre sur soi-même pour se rappeler son rôle !

Dieu l’aida, il n’oublia rien. D’abord il s’excusa sur son audace, entra dans de bienveillantes questions de détails sur la santé de la baronne, dont les joues pâles et les yeux battus annonçaient la faiblesse. Il disserta sur les œuvres d’Young ; ensuite il trouva le moyen de parler de lui, de sa splendeur passée, de sa situation présente, de sa femme, de son fils, de la lenteur de ses juges, de son ennui, de ses regrets, de son désir de revoir sa famille. Il causa de tout cela, sans qu’il parût étrange qu’il en parlât. Et lorsqu’on sut ce qu’il était, il demanda qu’on lui permît d’oser revenir.