Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

toutes les souffrances qu’il y avait jetées ; et pourtant plus de trois ans s’étaient écoulés depuis que le son de cette voix n’avait frappé son oreille, depuis que ses regards n’avaient rencontré ceux de Roger.

Je ne sais ce qu’il en serait advenu pour Juliette de cette rencontre inattendue, si le mélancolique Arthur Dérigny, qui l’examinait depuis une heure sans qu’elle s’en aperçût, n’était arrivé assez à temps, en la voyant chanceler, pour l’empêcher de faire une chute.

Pauvre Juliette, puisse ce secours qui te fut prodigué avec un si touchant empressement ne pas te devenir funeste ! Puisse-t-il ne pas te faire regretter un jour les contusions qu’il t’a évitées !… Les contusions,… elles s’effacent, Juliette… Mais le malheur, … jamais !!!!…

Heureux de ton approbation, Dérigny va retourner chez toi… Ton âme, ouverte à toutes les souffrances, recevra l’entière confidence des espérances non réalisées de la