Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/406

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cheminent lentement. En entrant dans une rue étroite, une des roues de la charrette des condamnés est accrochée par les roues d’un landeau qui semblait être pressé de sortir de cette même rue. Le landeau est découvert ; un jeune homme y est assis en face d’une belle et élégante dame ; Dérigny est prêt à se trouver mal, il a reconnu madame Darbi. C’est elle qui est dans le landeau et qui crie avec humeur au cocher d’avancer. Le valet de chambre qui est sur le siège croit, en apercevant les condamnés, que madame Darbi souhaite retourner chez elle ; il descend, se présente à la portière, et demande où madame désire qu’on la conduise. — « Au bois de Boulogne. » Et le char part rapide comme l’éclair.

La charrette, au terme du voyage, s’arrête ; les condamnés et leurs confesseurs en descendent ; ils montent sur l’échafaud qui va, en terminant leur supplice, éterniser leur déshonneur… Un cri aigu se fait entendre ; on distingue ces mots : « Roger, Arthur ! »