Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/448

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prochement physique ne semblait pas établir une grande communication morale entre ces bons pères. Peut-être avaient-ils fait vœu de silence. Ce qu’il y a, c’est que pas une parole ne s’échappait de leurs lèvres closes qu’agitait seul le frémissement de la respiration ; et, à l’examiner au travers de leurs yeux, leur pensée ne paraissait pas être plus bavarde que leur voix, car leur visage, aux traits gros et communs, ne se revêtait, quoique fortement coloré, que de cette expression stagnante qui indique l’immobilité d’un esprit toujours tourné au même vent de nullité. Cependant, d’après leurs vives couleurs et leur monacale rotondité, qui ne révélaient guère les austérités du cloître, on soupçonnait aisément que les bons pères ne songeaient pas si exclusivement au ciel qu’ils se souvinssent quelquefois de la terre.

Quant au bénédictin qui formait l’avant-garde, bien que l’attitude du cavalier n’aidât pas à faire juger du plus ou moins de développement de sa taille, on voyait pourtant