Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/447

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calmé la colère du vent dont la voix radoucie ne faisait plus entendre que ce bourdonnement continu qui ressemble au bruit que fait une roue glissant au loin sur un pavé plan, dans un chemin sans ornières. Ce sourd et monotone murmure, loin de l’interrompre, semblait au contraire compléter le silence qui régnait dans une fertile vallée située non loin des bords du Clain, et que traversaient alors trois religieux de l’ordre de Saint-Benoît, montés sur des mules espagnoles.

Quoiqu’ils fussent compagnons de voyage, que ce fût la nuit et que la route qu’ils parcouraient fût plus que suffisamment large pour ranger de front leurs trois montures, cette petite troupe était cependant partagée. Le plus jeune des moines allait de quelques portées de flèche en avant des deux autres frères qui marchaient sur la même ligne et tellement près, d’un pas tellement égal, qu’on aurait dit leurs mules attelées ensemble à quelque limon invisible. Ce rap-