Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment sur le dépôt du secret qu’il allait recueillir, lui raconta ce qui suit :

Chargé d’importantes dépêches adressées par le cardinal de la Ballue et Guillaume d’Harrencourt, évêque de Verdun, au prince Charles de France, réfugié en Bretagne, le messager se rendait à Nantes pour y remplir l’objet de sa mission, lorsque son cheval, effrayé par l’aspect du vieux tronc d’arbre dont nous avons déjà parlé, refusa obstinément de passer outre ; irrité par les coups d’éperon qui lui labouraient les flancs, l’indocile palefroi faisant succéder la colère à l’obstination, désarçonna rudement son cavalier et s’échappa libre du poids d’un maître. Alors trois hommes armés qui suivaient Bélée depuis sa dernière halte et s’étaient arrêtés pour être témoins de la lutte entre lui et son cheval, s’approchèrent vers lui, et l’ayant frappé de leurs poignards, s’apprêtaient à le dépouiller, lorsque le bruit d’une cavalcade qui passait non loin de là les contraignit, pour leur salut, de laisser leur vic-