Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/467

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sévère, d’un magique fantôme se dressant devant sa pensée absorbée dans un amer et sombre recueillement. Après être resté quelques minutes assis dans la même attitude, la tête en arrière, les pieds en avant, une main sur la poitrine et l’autre sur un des bras du fauteuil, il se leva tout à coup et, poussant une exclamation cadencée par un frisson de peur :

— « À moi, mes braves archers écossais ! » s’écria-t-il. Puis, achevant cette grimace d’effroi par un de ces sourires de poltron rassuré qui, tout tremblant encore, veut feindre le courage :

— « Ah ! ah ! c’est l’ami Olivier, ajouta-t-il. Pâques-Dieu, sire barbier, voilà une magnifique entrée de brigands : pas plus de bruit qu’un chat allant à la rencontre d’une souris.

— Sire, répliqua tranquillement Olivier-le-Dain en posant sur une table de noyer, recouverte d’un épais tapis, une aiguière d’argent et une petite cruche de même métal, je craignais que Votre Majesté…