Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

monarque au niveau du pied de mon vassal ! qu’il a bien joué son rôle de maître ! et moi, que j’étais gauche en frémissant de ne pas remplir à son gré le rôle d’esclave qu’il m’adjugeait ! Je me rappelle encore, Olivier, cette convulsion de terreur dont je me sentis secrètement agité, à la vue des enseignes de Bourgogne marchant déployées devant Charles qui s’avançait pour me recevoir. Oh ! si j’avais pu alors retourner la bride de mon palefroi du côté d’où je venais ! Mais il n’était plus temps, j’avais mis le pied dans l’antre du tigre, et il me fallait faire la courbette à sa fureur pour qu’il lui plût de ne me pas dévorer ! J’ai donc été réduit à prier le ciel de mettre au cœur du Téméraire des sentimens de clémence en faveur de Louis l’Insensé. Le roi de France s’est donc vu citer par le droit de la force libre sur la force enchaînée de comparaître au tribunal de son insolent feudataire, pour y rendre compte de ses actions de suzerain. Pâques-Dieu, je me souviendrai de Péronne ; je n’oublierai