Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/475

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pas la manière dont mon très gracieux cousin Charles remplit les devoirs de l’hospitalité ! Je reverrai long-temps cette sombre tour d’Herbert, cette chambre où j’ai dormi comme dort un condamné qu’attend le sommeil éternel ! J’aurai long-temps devant les yeux ce cabinet encore entaché du sang de Charles-le-Simple. Oh ! que de fois, dans ma dévorante insomnie, prêtant l’oreille, j’ai cru entendre les cris du malheureux monarque se débattant sous les coups assassins des émissaires du comte de Vermandois ! Hélas ! n’était-il pas venu comme moi, se remettre sous la garantie de l’honneur, à la discrétion d’un vassal ! Prisonnier dans les lieux qui l’avaient vu captif, ne pouvais-je pas y rencontrer ma tombe comme il y trouva son cercueil ? Deux fois, l’écho de ces murs ne pouvait-il pas résonner du bruit de la chute d’un cadavre royal ? Et l’ambition de Charles de Bourgogne, en rajeunissant un ancien crime, ne pouvait-elle pas rafraîchir de mon sang les