Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/480

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— Tout justement, Sire, et si je ne me trompe, c’est un protégé du cardinal.

— Et que me veut-il ?

— Je l’ignore ; il prétend avoir quelque chose de la dernière importance à communiquer à Votre Majesté.

— Je ne le verrai pas, c’est un indigne fourbe, qui m’a volé mes cinquante écus d’or, tout aussi bien que s’il me les eût pris au coin d’un bois. À l’entendre, la vertu de la relique devait opérer de plus grands miracles que n’en produisit jamais la verge de Moïse. Eh bien ! depuis que je l’ai achetée, je la porte constamment sur moi ; je lui ai adressé vingt prières, pour le moins, hier encore ; et je ne sache pas qu’elle ait produit en ma faveur le moindre petit prodige. Je suis sûr que ce n’est pas plus du bois de la vraie croix que n’en serait un éclat de ce fauteuil… Je ne veux pas le voir.

— Ma foi, Sire, à la manière dont m’a parlé le bénédictin, il avait plutôt l’air d’un vendeur de secrets que d’un marchand de