Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/499

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le roi le releva, l’embrassa et lui montra les lettres du cardinal et de d’Harencourt, tous deux vendus à la Bourgogne. Les deux prélats donnaient avis au jeune prince d’un secours d’hommes que Charles-le-Téméraire se disposait à lui envoyer pour appuyer ses prétentions. Ces deux lettres enjoignaient en outre au duc de Berry de persister à réclamer l’entière exécution du traité de Péronne en dépit des offres, des menaces ou des caresses de Louis, ou du moins de ne renoncer à la Champagne qu’en obtenant la cession du comté de Poitou comme une dépendance du duché de Guyenne. Charles avoua tout, en s’excusant dans toute la sincérité du repentir d’un jeune cœur qui se croit coupable et pleure sa faute. Le roi, pour prouver au duc qu’il était touché de son repentir, lui donna le collier de l’ordre de Saint-Michel, mais il lui refusa la grâce de ses deux complices impunis encore, mais dont le châtiment, pour être ajourné, ne perdrait rien de l’éclat et de la rigueur que