Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/509

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deux de ses doigts s’appuyaient, en l’excitant, sur une des très saillantes protubérances que son crâne formait derrière le haut de l’oreille… et sa réponse se faisait attendre.

Un air de noble pitié et d’impatiente sollicitude se peignait sur tous les visages des assistans ; mais la figure la plus émotionnée était, sans contredit, celle du duc de Guyenne, qui portait d’avides et d’inquiets coups d’œil et sur Colette et sur son frère. La belle suppliante leva enfin les yeux sur le silencieux juge, sa pâleur s’augmenta jusqu’à approcher d’une teinte livide ; s’approchant du roi entraînée par un mouvement involontaire, elle se laissa tomber à genoux sur la première marche du trône et joignant, ses blanches mains tendues vers celui qu’elle implorait :

— « Oh ! mon très gracieux souverain ! dit-elle de sa languissante et douce voix qui résonna sur plus d’un cœur, dans un jour aussi solennel, donnez à l’ombre de mon époux une part dans votre auguste clémence, »