Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/508

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vengeance du roi. Quelques papiers, saisis chez lui après sa mort, ayant paru aux agens de Louis XI de suffisantes preuves de la culpabilité du défunt, le roi confisqua à son profit l’héritage de ce vassal infidèle et dépouilla sa veuve de tous les biens qu’il lui avait laissés. Ce n’était pas tout, et la mémoire de Louis d’Amboise fut publiquement entachée de la souillure de rébellion et de félonie.

La grâce que venait solliciter la belle veuve n’était point la restitution de sa fortune ; ce qu’elle demandait, c’était la réhabilitation de la mémoire de celui dont elle avait porté le nom et partagé la destinée ; c’était de l’honneur pour le souvenir de son époux.

Ce fut l’abbé de Saint-Jean qui exposa au roi l’objet de la supplique de la dame de Monsoreau. Louis écoutait l’abbé d’un air sombre ; ses sourcils épais se rapprochèrent l’un de l’autre en s’affaissant sur ses yeux, ses lèvres se gonflèrent, ses narines s’ouvraient,