Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/511

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sa mémoire. Vivant, il fut accusé et condamné sous une fausse apparence de crime. Votre Majesté reconnut l’erreur de ses soupçons, et lui rendit son auguste faveur ; mais alors il pouvait se défendre pour en appeler de son arrêt, et maintenant… Ah ! Sire, le glaive des lois peut faire tomber sous ses coups la porte de l’asile où se réfugie un accusé vivant ; mais ce glaive doit-il séparer les pierres d’un cercueil pour frapper au-delà celui qu’on dit coupable ? Si mon noble époux n’est pas descendu dans la tombe courbé sous le poids du déshonneur, pourquoi flétrirait-on aujourd’hui le nom qu’il portait alors qu’il comptait parmi les hommes ? Ce n’est pas un sujet coupable que vous avez mis au ban du royaume, Sire, mais un souvenir au ban de la postérité ! Grâce ! grâce ! pour l’ombre de qui mourut innocent !

— Innocent ! reprit le roi en appuyant sur les mots avec l’affectation d’un amère dédain ; les preuves du crime du sire d’Amboise sont évidentes ; et si la tombe a dérobé