Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/53

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un jour, égarant sa rêverie sous l’ombrage des saules de leurs rives, ou sur leurs flots paisibles, inclinant leur souplesse sous le poids d’une barque légère, un peintre, un poète, la mélancolie au cœur, et le génie au front, venant y respirer un parfum d’amoureuse tristesse, sentira-t-il l’inspiration passer des yeux à l’âme ; saisira-t-il son crayon ou sa plume, pour transmettre aux regards ou à la pensée un aspect, une description des doux rivages de l’Erdre, des poétiques bords de la Sèvre !

Nantes ! — la ville aux blanches maisons, aux murs de tuf et de granit, aux toits bleus, aux balcons avancés découpant sur le vide leurs festons, leurs arabesques de fer !…… aux places coupées de tant de rues, aux arbres si beaux de feuillage !

Séjour de commerce et d’industrie, Nantes a cependant un air de richesse et de grandeur, de noblesse et d’élégance. Si elle a ses vieilles rues, sales, sombres et dégoûtantes, son faubourg Saint-Marceau, elle a aussi son