Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/531

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duc est sans cesse présent à sa pensée. Son souvenir efface tous les autres… Mais il est une voix, cri que jette la conscience au moment du danger, qui avertit Colette du sien. Elle sent bien que, pour l’éviter, elle ne doit point demander asile au prince qu’elle aime ; que mieux vaut s’exposer aux suites funestes du courroux du roi que de s’exposer un seul instant à perdre l’honneur ;… que la veuve de Louis d’Amboise doit descendre pure dans la tombe ; qu’en attendant ce moment, qu’elle appelle de tous ses vœux, elle expiera, par son repentir, la faute de son cœur… Si la volonté de Colette, en restant dans les états de Louis XI, pouvait lutter contre celle de ce monarque lorsqu’il aura décidé qu’elle doit mourir, elle aurait tort de réclamer la protection de Charles ; mais, obligée de subir l’arrêt que le roi ne manquera pas de prononcer contre elle, puisque personne n’osera la soustraire à son courroux, sa mort deviendra volontaire et condamnée par Dieu même. Tandis qu’en se réfugiant pour l’évi-