Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bez dans l’infortune, et si j’existe encore, venez au presbytère d’Ambroise Rémi ; frappez à sa porte, elle vous sera ouverte ainsi qu’à votre femme… Adieu, mon neveu.

Et il sortit.

Troublé par ce peu de paroles, qui, quoique bien simples par elles-mêmes, portaient cependant le cachet d’une sentence, interdit par ce ton de froideur inaccoutumé dans son oncle, Arthur resta un moment immobile. Agité d’une vague inquiétude, les chances de l’avenir se présentèrent à sa pensée, et il se surprit à éprouver un involontaire mouvement d’effroi.

Maître de lui-même, d’une assez brillante fortune que son père avait acquise dans le commerce, Arthur, séduit par le succès qu’avaient obtenu plusieurs entreprises industrielles, avait placé la majeure partie de son héritage en actions sur ces établissemens. Ébloui par une première réussite, se flattant de compter bientôt par millions, et