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Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/125

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cessation du travail est au fond un diminutif du trépas. Le tems de la priere est fixé : il est suffisant pour élever le cœur vers Dieu. De longs offices amenent la tiédeur & le dégoût. Toutes les oraisons secrettes sont moins méritoires que celles qui réunissent la publicité à la ferveur.

Écoutez la formule de la priere usitée parmi nous ; chacun la répete & médite sur toutes les pensées qu’elle renferme.

« Être unique, incréé, Créateur intelligent de ce vaste univers ! puisque ta bonté l’a donné en spectacle à l’homme, puisqu’une aussi foible créature a reçu de toi les dons précieux de réfléchir sur ce grand & bel ouvrage, ne permets pas qu’à l’exemple de la brute elle passe sur la surface de ce globe sans rendre hommage à ta toute puissance & à ta sagesse. Nous admirons tes œuvres augustes. Nous bénissons ta main souveraine. Nous t’adorons comme maître : mais nous t’aimons comme pere universel des êtres. Oui, tu es bon, autant que tu es grand ; tout nous le dit, & surtout notre cœur. Si quelques maux passagers nous affligent ici-bas, c’est sans doute parce qu’ils sont inévitables : d’ailleurs tu le veux, cela nous suffit ; nous nous soumettons avec confiance, & nous espérons en ta clémence infinie. Loin de murmurer, nous te rendons grace de nous avoir créés pour te connoître. »