Aller au contenu

Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avons pour sa personne ; d’ailleurs, à l’exemple des anciens rois, notre souverain exerce la médecine, la chirurgie & les arts. Il est revenu ce tems heureux où les hommes puissans qui ont en main les fonds nécessaires aux expériences, flattés de la gloire de faire des découvertes importantes au genre humain, se hâtent de porter les sciences à ce degré de perfection qui attendoit leurs regards & leur zèle. Les plus considérables de la nation font servir leur opulence à arracher à la nature ses secrets ; & l’or, autrefois germe du crime & gage de l’oisiveté, sert l’humanité & ennoblit ses travaux.

J’entre, & je fus saisi d’une douce surprise ! Ce temple étoit le palais animé de la nature : toutes les productions qu’elle enfante y étoient rassemblées avec une profusion qui n’excluoit point l’ordre. Ce temple formoit quatre aîles d’une immense étendue : il étoit surmonté du dôme le plus vaste qui ait jamais frappé mes regards. De côté & d’autre se présentoient des figures de marbre, avec cette inscription : À l’inventeur de la scie ; à l’inventeur du rabot ; à l’inventeur de la machine à bas ; à l’inventeur du tour, du cabestan, de la poulie, de la grue, &c. &c.

Toutes les sortes d’animaux, de végétaux & de minéraux, étoient placés sous ces quatre grandes aîles, & apperçus d’un coup d’œil. Quel immense & merveilleux assemblage !