Aller au contenu

Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous la première aîle, on voyoit depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.

Sous la seconde, depuis l’aigle jusqu’à la mouche.

Sous la troisième, depuis l’éléphant jusqu’au ciron.

Sous la dernière, depuis la baleine jusqu’au goujon.

Au milieu du dôme étoient les jeux de la nature, les monstres de toute espéce, les productions bizarres, inconnues, uniques en leur genre : car la nature, au moment où elle abandonne ses loix ordinaires, marque une intelligence encore plus profonde que lorsqu’elle ne s’écarte point de sa route.

Sur les côtés, des morceaux entiers arrachés des mines présentoient les laboratoires secrets où la nature travaille ces métaux que l’homme a rendus tour-à-tour utiles & dangereux. De longues couches de sable, savamment enlevées & artistement placées, offroient l’intérieur de la terre & l’ordre qu’elle observe dans les différens lits de pierre[1], d’argille, de plâtre, qu’elle arrange.

  1. Voici ce qu’un de mes amis m’écrit. J’ai plus que jamais le goût des carrieres. Je pense qu’il me rendra habitant des minéraux & pétrifications, & qu’il me prépare peut-être un tombeau dans les entrailles de la terre. Je suis descendu à près de neuf cens pieds