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Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/407

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sais ce qu’est devenue la gazette de France. La nôtre est celle de la vérité, & l’on n’y commet jamais le péché d’omission. Le monarque réside au sein de la capitale. Il est là sous les regards de la multitude. Son oreille est toujours prête pour entendre ses cris. Il ne se cache point dans une espèce de désert, environné d’une foule d’esclaves dorés. Il demeure au centre de ses États, comme le soleil réside au milieu de l’univers. C’est un frein de plus qui le retient dans les bornes du devoir. Il n’a point d’autre organe pour apprendre ce qu’il doit savoir que cette voix universelle, qui perce directement jusqu’à son trône. Gêner cette voix seroit aller contre nos loix ; car le monarque est l’homme du peuple, & le peuple ne lui appartient pas.


CHAPITRE XLIII.

Oraison funèbre d’un paysan.


Curieux de voir ce qu’étoit devenu ce Versailles, où j’avois vu d’un côté la splendeur des rois étaler le plus haut degré

    été tel jour jouer le rôle d’esclave à la cour ; que tel autre s’est deshonoré avec toute la pompe imaginable ; que celui-ci a enfin obtenu le fruit de ses bassesses. Quel recueil de platitudes ! quel style lâche & rampant !