Aller au contenu

Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui les attend. Comme on n’a point conservé le portrait du barbouilleur qui écrivoit un ouvrage périodique pour vivre, on demande quelle tête d’animal lâche, envieux & malfaisant, on pourroit substituer à la sienne ?

Le Parisien a des notions distinctes sur le droit naturel, politique & civil. Il ne s’imagine plus bêtement avoir donné en propriété à un autre homme sa personne & ses biens. Il sait toujours proférer des bons mots, composer des chansons & des vaudevilles ; mais il a appris en même tems à donner à ses plaisanteries un corps solide.



Je tournois, je retournois ma feuille volante. Je voulois y lire encore quelques curieux articles. J’y cherchois celui de Versailles, & mes yeux avides ne le découvroient point. Le maître de la maison s’apperçut de mon embarras & me demanda ce que je cherchois ? Ce qu’il y a de plus intéressant dans le monde, lui répondis-je ; les nouvelles du lieu où siége ordinairement la cour, l’article Versailles, enfin, si détaillé, si varié, si amusant dans la gazette de France[1]. Il se mit à sourire & me dit : « je ne

  1. Que l’imprimerie est un cruel fléau lorsqu’elle sert à annoncer à une nation entière que tel homme a