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Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/415

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AVIS DES ÉDITEURS


L’auteur ayant trouvé à propos de faire des changemens considérables dans le chapitre vingt-huitième à la page 207 & suivantes jusqu’à la fin de ce chapitre qui traite de la Bibliothèque du Roi, nous avons crû que le lecteur nous sauroit gré de lui remettre sous les yeux ce qui en a été supprimé, pour qu’il puisse aisément comparer l’un avec l’autre.




Je tombai sur un Voltaire. Ô ciel ! m’écriai-je, qu’il a perdu de son embonpoint ! Où sont ces vingt-six volumes in quarto, émanés de sa plume brillante, intarissable ? Si ce célèbre écrivain revenoit au monde, qu’il seroit étonné ! — Nous avons été obligés d’en brûler une bonne partie, me répondit-on. Vous savez que ce beau génie a payé un tribu un peu fort à la foiblesse humaine. Il précipitoit les idées & ne leur donnoit pas le tems de mûrir. Il préféroit tout ce qui avoit un caractere de hardiesse à la lente discussion de la vérité. Rarement aussi avoit-il de la profondeur. C’étoit une hirondelle rapide, qui frisoit avec grace et légéreté la surface d’un large fleuve, qui buvoit, qui humectoit en courant : il faisoit du génie