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Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/116

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Saint-Ybars, d’une voix retentissante, appela M. de Lauzun. Le petit duc accourut, fléchissant sur ses jarrets comme un épagneul qui a peur.

« Mon fusil et ma gibecière, » commanda Saint-Ybars.

M. le duc partit et revint avec une rapidité surprenante.

Saint-Ybars, son fusil sur l’épaule, traversa la cour, se dirigeant vers le bois. Les nègres s’écartèrent respectueusement sur son passage.

Pélasge rentra dans les appartements, en criant : « sauvée ! »

Démon et Chant-d’Oisel coururent se jeter dans les bras de Mamrie. Ils la conduisirent dans la chambre de leur mère ; là elle fut comblée de caresses et consolée.

Pélasge descendit dans la cour, au moment où l’économe renvoyait les nègres à l’ouvrage. Il rencontra Sémiramis ; elle secouait son éternelle baleine, et paraissait mécontente.

« Monsieur, dit-elle, les blancs ne savent plus régner ; il faiblissent ; dans dix ans il n’y aura plus d’esclaves.

« Tant mieux, » répondit Pélasge.

Sémiramis le regarda d’un air de pitié, et s’éloigna sans ajouter un mot.