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Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/122

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se sentait encore si bouleversée, au moment où elle passait dans l’avenue des chênes, qu’elle dit au cocher qu’elle voulait descendre et faire le reste du chemin à pied. Dans le jardin la pensée lui vint d’aller s’asseoir, pour se recueillir, sur un banc où elle s’était souvent assise quand elle désirait être seule. Elle vit, à travers un taillis, le banc occupé par deux personnes. Elle reconnut Pélasge et Chant-d’Oisel ; ils étaient penchés l’un vers l’autre, leurs cheveux se touchaient ; Pélasge tenait une petite main que Chant-d’Oisel ne cherchait pas à retirer. Le coup que Nogolka reçut au cœur, la fit chanceler ; elle s’éloigna en trébuchant comme une personne mortellement blessée. Elle alla cacher sa douleur dans sa chambre, où elle resta enfermée plusieurs heures.


CHAPITRE XXIII

Départ de Nogolka



Le peu de jours que Nogolka eut encore à passer chez Saint-Ybars, pour faire ses préparatifs de départ, furent les plus pénibles de sa carrière d’institutrice. C’était elle en apparence qui prenait son congé. On interpréta sa conduite défavorablement ; on l’accusa d’avoir cherché sous main une meilleure place ; Mlle Pulchérie lui reprocha durement d’être fausse et ingrate. Le jour de son départ, elle ne vit autour d’elle que des visages froids et presque dédaigneux. Chant-d’Oisel seule resta la même jusqu’au