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Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/180

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CHAPITRE XXXIX

Le Lendemain



À sept heures du matin, Démon dormait encore. Pélasge, qui arrivait de la ferme, fut d’avis de ne pas interrompre son sommeil, dût-on retarder le déjeuner.

Blanchette, comme d’habitude, entra dans la chambre de Mme Saint-Ybars. Étonnée de ne pas voir la mère de Démon debout et déjà habillée, elle regarda du côté du lit. Mme Saint-Ybars paraissait dormir. Cependant, Blanchette trouva qu’elle était bien pâle. Elle approcha et écouta ; elle n’entendit pas le souffle de la respiration. Alors, toute tremblante, elle posa sa main sur la joue de Mme Saint-Ybars. Elle recula en chancelant.

Pélasge était sur la galerie de devant, respirant l’air frais qui venait du fleuve, et lisant un journal. Une main le prit par le bras ; il leva les yeux : la figure bouleversée de Blanchette lui porta un coup au cœur.

« Qu’est-ce donc ? demanda-t-il, qu’as-tu, Blanchette ? »

Incapable d’articuler une parole, elle l’attira à elle, et le conduisit dans la chambre. Pélasge toucha le corps de Mme Saint-Ybars ; il était raide et froid. La mort avait dû la surprendre dès le commencement de la nuit. Quel coup pour Démon à son réveil ! rien que d’y penser, Pélasge se sentit brisé comme si la maison se fût écroulée sur lui.