Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mayenne veut me faire croire le contraire par cette feinte ; je ne veux pas que le peuple soit la victime de cette fausse politique. Je sais que la famine les dévore. Autant que je le pourrai, mon ami, je fournirai des vivres à ces malheureux… Faites dire à tous ceux de mon armée qui ont des parens dans la ville, que je leur permets de leur porter des vivres.

Montmorenci.

Sire, pourvu qu’ils ne s’arment point contre vous de vos propres bienfaits…

Henri.

Quand un peuple immense élève jusqu’à moi ses lamentables cris, je ne puis endurcir mes entrailles, en me rendant sourd à ses plaintes. Que des fanatiques abusent de l’esprit crédule de ces infortunés, c’est à moi de les sauver de leur propre délire. Je sens que je suis leur pere, & qu’il m’est impossible de ne point partager leurs maux. Allez, et proclamez mes ordres.